La biographie
Louis Thomas d'Hoste

Un homme d’esprit
Installé à Viroflay depuis 1968, Louis Thomas-d’Hoste travaille au fond d’un jardin mystérieux, où poussent des sculptures. On respire dans son atelier l’étrange et très particulière odeur de la poussière de marbre et de pierre. L’extrême diversité des marbres, textures et couleurs, est déjà une fête pour les yeux. L’artiste, qu’un long apprentissage a mené aux rives de l’abstraction, s’éclate en trois dimensions : le sacré, le cosmique, et le sensuel. Dans son esprit comme dans ses œuvres, rien ne semble pouvoir séparer ces éléments essentiels.
Grand manieur de plans, Louis Thomas-d’Hoste se meut avec bonheur au cœur d’un univers fait de matière, de volumes et de surfaces. Cette géométrie dans l’espace et la rigueur intellectuelle des plans et des lignes, qui s’entrecoupent, s’éloignent, croissent, recréant sous nos yeux un monde secret, au second degré de la beauté. Certaines sculptures nous offrent une surprise : trois plans qui, progressivement, deviennent quatre, pour le plaisir du regard et la satisfaction de l’intelligence. L’artiste a retrouvé le grand secret des bâtisseurs de cathédrale : cette œuvre évoque le tour de force du vieux clocher à Chartres, dont le plan carré se transforme insensiblement en plan octogonal.
Louis Thomas-d’Hoste utilise avec beaucoup de subtilité la texture même de la matière. Le marbre, avec ses veines mises à nue et ses miroitements colorés, devient chair. Il travaille aussi le métal. À la fois lisses et rêches, les pièces brutes de fonderie doivent être longuement caressées, d’un doigt étonné et ravi. On ressent alors grâce à ce contact tactile, tout le poids du métal. On éprouve la même sensation avec la pierre ou le marbre. Le sensuel explique le cérébral, le précéde et le justifie. Louis Thomas-d’Hoste joue longuement avec des formes simples. Il combine d’instinct leurs contrastes, plan après plan.
L’intelligence qui viole la pierre et pénètre la matière, c’est le droit divin du maître. Vient ensuite le dialogue, la création et l’amour. Le cycle est bouclé : une nouvelle œuvre vient de naître, dans l’intense vibration des plans et des volumes.
Guy NOÊL 1991

L'important est ailleurs
Au premier regard, les sculptures de Louis Thomas d’Hoste frappent par leur formes amples et douces, leurs rondeurs qui appellent la caresse et leur pureté de lignes qui apaisent les plus inquiets. La perfection de leur traitement rassure. Le marbre chante sous le frôlement de la lumière, ses polis et ses rugosités offrent mille surprises qui ravissent l’oeil et les sens. Les couleurs subtiles de cette matière noble entre toutes, apportent des plaisirs supplémentaires à cette délicate alchimie. Voilà du travail bien fait, de la prouesse technique digne d’être saluée. Enfin un artiste qui sait sculpter ! Et chacun d’applaudir devant la qualité indéniable d’une œuvre parfaite.
Sans connaître Louis Thomas d’Hoste, on risquerait de s’arrêter à cette appréciation trop superficielle.
En effet, la perfection de la réalisation d’une œuvre n’est finalement pour l’artiste qu’une manière de politesse envers le spectateur, une habitude de bon artisan, une pratique bien assimilée, un moyen, peut-être, de retenir l’attention pour mieux se faire comprendre…