L'atelier
Louis Thomas d'Hoste
Son atelier à Viroflay
Le minuscule atelier de Thomas-d’Hoste, caché au fond d’un jardin habité de sculptures, a tout du lieu retranché. L’espace est si mesuré que seul l’escabeau sur lequel repose le bloc informe consent à partager l’espace avec le maître des lieux. Nul chauffage, même au cœur de l’hiver. Le dépouillement, ici, n’a rien d’ostentatoire.
En effet, il est le reflet d’un homme de la lignée des bâtisseurs de cathédrales pour qui le sentiment du beau est indissociable d’un certain ordre intérieur, qui patiemment a appris que ce qui élève passe par la rigueur, que le tribut à payer est souvent un combat jamais achevé pour retrouver l’harmonie, la paix intérieure.
Dialogue ici-bas avec l’au-delà, l’oeuvre ne livre qu’avec parcimonie son mystère. Elle enchante par la perfection de ses formes, mais sous le poli si soyeux du marbre quel combat tait son âpreté, dont on ne perçoit symboliquement que la poussière qui jalonne le sol. Cette poussière lumineuse d’étoiles échappées du ciseau pour que la métamorphose advienne.
Ses ateliers à travers le monde
En 1955, Louis fonde la Galerie du Seuil Étroit (aujourd’hui Librairie Shakespeare and C°), 37 rue de la Bûcherie à Paris, qu’il dirige pendant deux ans et où il expose ses premières sculptures.
Par la suite, il s’envole pour le Canada où il reste trois ans et où il devient monteur de films.
Puis, il voyage plusieurs mois au Mexique et au Pérou.
Finalement revenu à Paris, le manque d’atelier lui rend l’exercice de la sculpture extrêmement difficile.
En mai 1968, il s’installe à Viroflay où il expérimente toutes sortes de matériaux, dont le polyester qui lui permet toutes les audaces, au travers d’œuvres monumentales qu’il n’a pas conservées.
Cependant, il revient à son matériau de prédilection, la pierre, et surtout le marbre, qu’il travaille en taille directe. L’Académie des Beaux-Arts lui a décerné le Prix de Sculpture Paul-Louis Weiller en 2001, et l’a choisi pour être pensionnaire de la Fondation Laurent-Vibert, château de Lourmarin, Lubéron, été 2002.
Assis dans son jardin, Louis Thomas d’Hoste sourit. Autour de lui, des sculptures, un peu plus loin un atelier entrouvert où attend un marbre à peine dégrossi, par une porte entrebâillée, on devine un autre lieu où s’amoncellent des esquisses et des oiseaux accompagnent de leurs chants ce tableau champêtre d’un jour de soleil à Viroflay.
Discret, Louis Thomas d’Hoste n’est pas de ceux qui s’épanchent sur la place publique. Loin des vanités mondaines et du tumulte médiatique, il poursuit son travail avec la patience obstinée des visionnaires.
Et pourtant, sans le connaître, comment comprendre pleinement son œuvre ? Elle lui ressemble tellement…